Ce deuxième épisode est consacré à Emilie Bacquet. Elle va vous présenter un jeu une nouvelle fois adaptable à plusieurs disciplines. Laissons la se présenter :
“Je m’appelle Emilie Bacquet, je suis éducatrice sportive depuis 9 ans maintenant. J’ai passé un BPJEPS Sports Collectifs spécialité Basket et un BPJEPS APT. J’ai un UC complémentaire pour diriger des accueils de loisirs (lieux collectifs de mineurs) donc l’été je pars en séjours de vacances. Je possède aussi un certificat de spécialisation maintien de l’autonomie de la personne afin de me rapprocher du sport santé. Pendant 7 ans, j’ai travaillé dans un club de basket et je voulais voir d’autres choses donc je travaille maintenant dans une structure qui s’appelle Aroeven où je fais de l’animation avec des formations en BAFA, des formations avec des thématiques liées à la citoyenneté où on parle harcèlement , relation filles-garçons, éducation aux médias.
L’intérêt c’est de créer du débat à travers ça. Ce que l’on fait de plus en plus c’est les compétences psychosociales et la communication. Grâce à ça, je peux mettre en place des activités et ça me fait plaisir d’apporter ma touche sportive. Le sport permet de travailler ces compétences de manière indirecte. Ces exercices je m’en sers aussi parce que je continue d’encadrer un groupe de mamans le vendredi soir. C’est un mélange de sports santé et de sport bien-être.”
Très bien Emilie, mais que penses-tu de la notion de ludique dans la pratique sportive ?
“L’aspect ludique pour moi est primordial. Beaucoup de personnes n’aiment pas le sport car ils trouvent que ça demande trop d’efforts. Le ludique apporte ce côté “je fais du sport sans m’en rendre compte”. Dans le créneau que j’encadre, c’est ce que ces femmes recherchent. Un compétiteur va voir de l’intérêt à faire tous les exercices de répétition de mouvements, les exercices physiques car il souhaite s’améliorer dans un but de résultat. Pour un groupe pas spécialement sportif, le ludique va nous permettre de les mettre en action tout en prenant du plaisir.”
Et ça marche avec tout le monde ?
“Pour moi, ça fonctionne avec tous les publics. J’ai l’habitude de travailler avec des groupes adultes et dès qu’il y a une touche un peu ludique, ils se montrent un peu réticents au départ. Mais les adultes restent des enfants qui ont grandi et ils aiment bien jouer. Ça arrive de rencontrer des adultes n’aimant pas l’aspect ludique de la pratique sportive mais ça représente peut-être 1% de tous les adultes que je côtoie. La plupart se prennent vite au jeu.”
Alors, venons en au fait, quel est ton jeu qui déchire ?
“Mon jeu sportif qui déchire, c’est la peste. Le principe, chacun des joueurs a un cerceau ou un plot, peu importe. Il y a donc autant de plots que de participants plus un plot qui lui est vide. Si je suis la peste, mon objectif est d’aller à ce plot vide. L’objectif des autres joueurs, c’est d’aller au plot avant que la peste n’y arrive et donc l’empêcher. L’intérêt est de tenir un record de temps. C’est un jeu coopératif où l’ennemi, c’est la peste. Donc au début on donne un temps de 2 min, les joueurs pensent que ça va être facile mais les 20 premières secondes sont relativement difficiles.”
Pourquoi ce jeu et pas un autre ?
“J’aime bien ce jeu car d’une part il est dynamique. Quand on tient 6-7 minutes, on commence à parler un peu d’endurance. En plus des capacités physiques, ce jeu traite aussi de la gestion des émotions parce que je dois courir, la peste marche toujours à la même vitesse. C’est la règle. Si elle ne va pas à la même vitesse, ça casse un peu le jeu. Elle peut trottiner si elle a envie mais toujours à la même vitesse.
Plus elle va vite, plus ça complique la tâche pour les autres participants. Les joueurs doivent s’arranger entre eux pour aller au plot vide mais sans laisser un plot qui est trop proche de la peste. Quand on fait ce jeu on peut le faire de pleins de manières différentes : avec un ballon de basket parce que quand on dribble ça nécessite une dissociation occulo manuelle pour voir ce qu’il se passe autour de soi. C’est un jeu qui est hyper stressant parce qu’ils ont envie de réussir.
Ça monte crescendo en intensité et en temps de jeu. Dans cette variante, la peste a le droit de chasser le ballon des autres joueurs pour leur faire perdre du temps. Si j’ai perdu mon ballon, je suis obligé d’aller le chercher avant de partir vers un autre plot. Donc en plus de regarder autour de soi, il faut maîtriser la balle et savoir la protéger. Manipulation de balle et déplacement avec de l’observation et tout ça avec de la gestion des émotions. On peut travailler plein de choses avec ce jeu. L’aspect communication est pour moi le numéro 1.”
Comment as-tu découvert le jeu de la peste ?
“Ce jeu là, je l’ai découvert dans l’animation. Je l’ai adapté pour qu’il y ait cet aspect sportif en instaurant des principes de dissociation segmentaire et dissociation occulo manuelle. J’ai aussi fait en sorte qu’il soit le plus physique possible.”
Ce serait quoi tes mots de la fin ?
“Mes mots de la fin, ce serait ludique et partage.”
Merci à vous d’avoir lu cet article. Vous pouvez retrouver le premier épisode à cet emplacement !
On vous met le lien du site internet de la structure dans laquelle travaille Emilie !