Pour faire du gagnant-gagnant, il faut que chaque parti y trouve son compte. Quand un éducateur sportif auto-entrepreneur travaille avec une association, une école, un institut pour personnes âgées etc, il doit y trouver son compte financièrement mais il doit apporter quelque chose de son côté comme la pratique sportive encadrée. Mais comment fait-on pour mettre en place une relation gagnant-gagnant entre tous les partis ? A travers un exemple, nous allons vous montrer comment fonctionne cette relation et toutes les étapes pour y arriver.
Grégory, notre co-gérant, avait mis en place pendant 3 ans des créneaux de motricité dans l’école de sa fille. Il souhaitait qu’elle fasse une activité physique a son entrée à l’école en petite section. Voici comment il y est arrivé :
“A son âge, elle ne pouvait pas pratiquer en club. Au mieux ils accueillent en club à partir de 4 ans mais ce serait avec des éducateurs très jeunes et pas forcément diplômés. L’autre solution que j’ai c’est de l’emmener à un créneau chez Domyos pour des séances entre 6 et 7 € de l’heure. Ça ne m’intéressait pas. Mon métier de départ étant éducateur sportif, je veux essayer de voir s’il y a moyen de faire quelque chose avec l’école.
Je voulais qu’elle fasse du sport le mercredi matin, ce qui tombe bien car elle n’a pas école à ce moment-là. Du coup, je me dis que je vais proposer l’idée de mettre en place des cours de motricité auprès des parents. Certains devaient vivre la même situation que moi. Donc l’idée me vient de mettre en place un créneau avec un tarif plus intéressant que ce qui est proposé chez Domyos. Il fallait que je réfléchisse à comment les parents, les enfants et l’école pourront y trouver leur compte.”
Qui gagne quoi ?
Tout part donc d’une volonté personnelle et se transforme rapidement en réflexion collective pour que tout le monde y gagne quelque chose. Alors, qui gagne quoi ?
“Pour ce qui est des parents, le tarif et la proximité sont entrés en ligne de compte. Pour que ce soit abordable, le tarif devrait être entre 4 et 5 euros.”
“Dans le cas de l’éducateur, ça devient gagnant à partir du moment où il va pouvoir toucher au moins 20€/h. Si la séance coûte 4 euros, il faudra au minimum 5 enfants pour l’ouverture du créneau. Les parents vont donc payer 40 euros pour 10 séances de motricité d’une heure en étant proche de la maison. Ils devront payer avant le cycle de séance pour que l’éducateur soit payé.”
“Les enfants sont gagnants car ils seront entre 5 et 12 participants. Ils ont la chance d’avoir quelqu’un de diplômé qui va bien s’occuper d’eux et leur apprendre de belles choses et . “
“Pour que l’école soit gagnante, il faut que l’ensemble de l’école soit gagnant. Pour la directrice, on lui propose le dispositif, la seule chose qu’on demande c’est d’ouvrir l’établissement le mercredi matin pour que l’on puisse pratiquer. Mais en creusant un peu, on s’est dit que la moitié de l’argent investi pouvait être reversée dans du matériel pour l’école. Donc 50% pour l’école, 50% pour l’éducateur. C’est motivant pour l’éducateur, les parents y trouvent leur compte, l’école aussi dont la directrice.
Mais ce n’est pas suffisant pour que toute l’école soit gagnante. Donc avec la directrice, on a décidé de mettre en place une journée de motricité, gratuite. L’éducateur venait toute la journée. Il proposait des parcours de motricité à l’ensemble des enfants. Ça permettait de faciliter la communication du dispositif et un coup de main auprès des enseignants en début d’année. Les enseignants ont beaucoup de choses à faire et monter des parcours n’est pas leur priorité. Pour un éducateur sportif, c’est son métier et il a le temps de réfléchir à ça.”
Est-il possible de faire des nouveaux gagnants ?
Il est encore possible de faire des nouveaux gagnants, alors dans cette optique, une nouvelle décision a été prise.
“Le dernier point pour que tout le monde y trouve son compte, c’est que les parcours du mercredi matin, on les laisse au sein de l’école pour que les enseignants puissent les reprendre le jeudi matin. De ce fait là, ils avaient quelque chose de construit. Certains les utilisent, d’autres non, mais chaque semaine il y a un nouveau parcours qui est mis à disposition.”
Pour mettre en place ce créneau, il fallait simplement avoir l’accord de la direction. Un des gros avantages de travailler avec une école privée. Dans le public, il faut avoir une autorisation de l’académie.
Voilà, vous avez maintenant une idée de comment avoir une relation gagnant-gagnant avec une école. On espère que cet exemple vous aidera à mettre en place ce genre de relation à l’avenir !
Et vous, vous avez des exemples dans votre pratique ?
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Pour les plus curieux d’entre vous, on vous met une vidéo sur la méthode gagnant-gagnant dans un cas plus général